Terry Pratchett: A Life with Footnotes

Pour qui aime l’humour anglais et la fantasy, Terry Pratchett est un nom incontournable qui a marqué durablement le genre avec les plus de quarante livres formant les Annales du Disque-Monde, mais également ses autres romans et nouvelles et ses collaborations. Autant dire que sa mort le 12 mars 2015 fut un choc, même si depuis plusieurs années il avait révélé souffrir d’une variante rare de la maladie d’Alzheimer. Rob Witkins qui fut son secrétaire particulier, vient de publier une biographie sur l’écrivain, à partir des notes que celui-ci avait prises pour sa propre autobiographie. Et, comme la prose de Terry Pratchett lui-même, celle-ci est truffée de notes de base de pages d’où son titre : Terry Pratchett: A Life with Footnotes.
Pourquoi lire ce pavé de 352 pages ? Tout simplement parce que la vie de Terry Pratchett est aussi haute en couleur et riche d’enseignements, de loufoqueries et d’improbabilités que celles de ses personnages. La biographie se scinde grosso modo en deux parties égales : une concernant son enfance et ses débuts jusqu’à ce qu’il décide de devenir un écrivain à temps plein, et une autre allant de ce moment à ses derniers instants. Attention toutefois, le cours du temps est fluctuant ! Nous ne sommes pas dans un manuel d’histoire sur Terry Pratchett mais dans le récit de sa vie fait par un ami proche de la famille. Souvent les chapitres commencent par des événements plus récents avant de repartir dans le passé quitte à faire un détour par le futur, ou par une toute autre partie du monde. Et l’auteur y lève le voile sur les coulisses ayant mené à la création de certains monuments de la fantasy ou de l’humour (tout en réussissant presque à ne faire aucun divulgâchage sur les livres eux-mêmes, ou les différentes adaptations). Nous y découvrons également une histoire vivante de la vie quotidienne en l’Angleterre depuis les années 50, les arcanes de l’édition et l’envers du décor des conventions de science-fiction (très arrosées par la pluie, le thé et la bière ou autres alcools selon la période), ainsi que de nombreuses têtes connues qui font leur apparition au détour d’un paragraphe comme J.R.R Tolkien (à qui Terry Pratchett écrivit adolescent en découvrant Le Seigneur des anneaux et qui lui répondit par retour de courrier) ou Brian May, l’astrophysicien et guitariste de Queen. Pour autant, Rob Witkins ne fait pas dans le voyeurisme et garde une bonne partie de la vie de Terry Pratchett privée. Sauf dans les derniers chapitres, particulièrement émouvants (et éprouvants pour qui a ou a eu un proche souffrant de ce type de dégénérescence) détaillant l’évolution de la maladie de l’écrivain. Mais ce n’est pas gratuit et cela correspond à la volonté de Terry Pratchett d’utiliser son cas personnel pour mettre en lumière la maladie d’Alzheimer et le manque de moyen pour la recherche et les patients. Au fil de ces pages, comme dans les livres de Terry Pratchett, vous aurez eu votre dose d’action, de grands fous rires, de sourires complices et également écrasé une larme ou deux.

Terry Pratchett: A Life with Footnotes
de Rob Witkins
Éditions Doubleday

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