La Maison aux cent murmures

Parfois, il est plaisant, même en horreur, de revenir aux sources. Et c’est ce que nous propose Graham Masterton avec sa dernière publication en français en date, La Maison aux cent murmures. Soyez prévenus, ce livre ne se prend pas particulièrement au sérieux. Lisez-le plutôt comme une sitcom horrifique et amusez-vous des déboires de ses personnages sans essayer de vous mettre dans leur peau (que certains ne garderont de toute façon pas très longtemps).
Ce roman est un huis clos ou presque. Tout commence quand Herbert Russell, ex-directeur de prison, a été assassiné dans son manoir à
Dartmoor, près de la lande. Ses deux fils et sa fille viennent s’y installer avec leurs compagnes et l’enfant de l’un d’entre eux, et… les ennuis commencent. Ils entendent des murmures au creux de la nuit, heurtent des gens invisibles et… le petit Timmy, 5 ans, disparaît et les chiens sauveteurs paniquent et refusent de mettre les pattes dans la maison.
Tout ressemble à s’y méprendre à une histoire de maison hantée, non ? C’est mal connaître l’esprit retors de Graham Masterton qui va doucement faire glisser l’histoire vers une possession inversée et de l’horreur folklorique. Et l’auteur, pour une fois, hormis le premier meurtre qui va motiver le rassemblement de la fratrie, va prendre le temps d’installer confortablement son lecteur et ses personnages avant d’aller crescendo du bizarre au dérangeant puis au terrifiant et à l’horrifique. Avec pour ma part deux bémols : une scène de viol qu’on voit venir de loin et qui aurait pu être évitée, et une fin assez vite expédiée pour une créature qui aura pendant si longtemps maintenu la terreur sur la lande. J’ai néanmoins apprécié de retrouver
l’auteur qui s’amuse à revisiter ses thèmes favoris de ses débuts de carrière tout en essayant de nouvelles façons de raconter l’histoire, notamment en nous mettant à la place d’un observateur extérieur à la famille et en prenant son temps pour ouvrir les vannes à l’hémoglobine. Néanmoins, si vous aimez le gore et les morts originales, le dernier tiers du livre vous ravira.

La Maison aux cent murmures
de Graham Masterton
traduction de Christophe Corhouts
Editions Livr’S

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