La Boîte lumineuse

La couverture évoque celle de Les Miracles du bazar Namiya, le lieu de l’action est similaire (une supérette dans l’un contre un ancien bazar dans l’autre) et au final, les deux œuvres apportent un certain apaisement et une lueur d’espoir. Pourtant La Boîte lumineuse, manga de Seiko Erisawa, ne pouvait être plus dissemblable du roman de Keigo Higashino.
La boîte lumineuse du titre est un konbini, supérette que l’on retrouve un peu partout au Japon ouverte souvent 24 h/24 et 7 j/7 où l’on trouve des biens et services les plus divers (distributeurs de billets, services postaux, réservation de spectacle, paiements de facture, mais également petite restauration froide ou chaude). Celle-ci pourtant semble encore plus variée : des ombres gloutonnes s’y transforment en chat-nuit, la gérante est une créature maléfique qui marchande l’âme de ses employés et les marques et l’un des vendeurs est un extra-terrestre qui observe les humains comme des fourmis dans un terrarium. Elle sert également de cadre à six tranches de vie mâtinées de fantastique au fur et à mesure que les clients entrent et sortent. En effet, la boutique se situe à la frontière entre ce monde et le suivant : elle attire les gens qui s’apprêtent à passer de vie à trépas. Suivant ce qu’ils feront et diront dans ses allées, et parfois si la gérante s’intéresse à leur sort, ils reprendront le cours de leur vie normale à la sortie ou non.
Chaque chapitre a sa propre morale, qui n’est pas toujours la plus évidente qui soit, et peut se lire indépendamment des autres. Et pourtant peu à peu, chacun fait avancer l’histoire commune et l’on se prend d’attachement pour Kokura, le chat-nuit et les autres… Tantôt mélancoliques, tantôt bourrées d’action et souvent non dénuées d’humour, ces histoires poussent mine de rien la lectrice ou le lecteur sur le sens de la vie et l’attachement à accorder à certaines activités ou certains biens.
Comme souvent chez cet éditeur, La Boîte lumineuse est une fois de plus une œuvre à part dans la production de manga actuelle, de par son format et son trait graphique comme de par son traitement de l’histoire. Je ne connaissais pas cette mangaka, mais je vais surement me pencher sur le reste de son travail.

La Boîte lumineuse
de Seiko Erisawa
traduction de Miyako Slocombe
Éditions Le Lézard noir

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.