Est-il encore besoin de présenter la franchise Jurassic Park ? Depuis le film de Steven Spielberg sorti en 1993, les dinosaures sont la promesse d’un grand spectacle garanti au cinéma. Mais à l’origine de ce succès, il y avait le roman du même nom de Michael Crichton sorti, lui, en 1990. Et qui ressort en poche cet été à l’occasion de la sortie du septième film.
Lu au siècle dernier lors de sa première parution française, le roman n’a-t-il pas trop vieilli ?
D’un point de vue scientifique, je vous renvoie à l’ouvrage collectif Jurassic Park et les sciences pour faire le point sur les nouvelles avancées en paléontologie et reconstitution d’ADN. Et vous pouvez allègrement sauter les lignes de code présentes dans le livre, à moins d’avoir une passion pour l’archéologie informatique. Pour le reste, le livre tient remarquablement bien la route. Et parfois mieux que le film de Spielberg, qui est pourtant l’un de mes préférés de ce réalisateur. Premier point très agréable, le personnage d’Ellie Slater n’est jamais présenté comme un intérêt romantique ni pour son professeur et collègue Alan Grant, ni pour Ian Malcom ni pour aucun autre individu sur l’île. C’est un détail, mais c’est agréable de ne pas lire de romance ajoutée dans un livre pour cocher la bonne case sans réelle justification narrative. Ensuite, l’intrigue et les personnages sont différents dans le livre et dans le film. Donc, vous n’avez pas la sensation permanente de déjà-vu qui pourrait se produire où les scènes du film se superposeraient au texte . Ainsi, John Hammond n’est pas du tout un papy gâteau, mais un milliardaire capricieux qui va utiliser ses propres petits-enfants comme argument pour empêcher la fermeture prématurée du parc. Et il est parfaitement détestable, de façon le plus souvent comique. Les âges et personnalités des enfants en question, Tim et Lex, ont également été inversés, mais cela ne change pas grand-chose…
L’histoire racontée est à la fois plus sanglante (notamment avec le prologue au Costa Rica), mais également plus drôle (si, si) et plutôt enlevée. Le livre compte près de 700 pages dans sa version française de poche, et il se lit sans accroc (sauf la couverture noire et dorée qui n’a pas aimé la première vague de chaleur de l’été 2025). Sa fin ouverte, jusqu’au Monde Perdu également disponible chez le même éditeur, est également plus inquiétante. Et j’avoue que je n’ai qu’un regret : j’aurais aimé voir sur grand écran toute la séquence dans le nid des raptors.
Jurassic Park
De Michael Crichton
traduction de Patrick Berthin
Éditions Pocket