Et l’homme créa un dieu

Exemplaire de l’autrice qui préfère de loin cette couverture à la nouvelle.

« Les dieux sont fabriqués, pas engendrés ! » Voilà un programme philosophique important et vaste. D’ailleurs l’auteur de ses lignes y consacrera pas moins de deux cycles pour y répondre (entre autres) : celui de Dune dont je vous ai déjà parlé, et celui du Programme conscience dont je vous parlerais surement un jour. Pourtant ici, Frank Herbert apporte encore un autre début de réponse dans ce très court roman Et l’homme créa un dieu, paru en 1972, mais amalgame de nouvelles antérieures à Dune. Ce qui vaut à son édition française d’avoir été vendue comme un « Prélude à Dune ». Et, vous l’aurez compris, il aborde des thématiques similaires de façon peut être simplifiée ou plus pédagogiques.
L’histoire elle reprend une trame classique de l’Âge d’or de la science-fiction états-unienne. Lewis Orne, fraichement émoulu de l’École de la Paix est envoyé dans une mission de reconnaissance sur une planète redécouverte. Il y voit des signes de guerre dans une population agraire a priori paisible. De missions en mission, il arrive miraculeusement à chaque fois à comprendre les situations et à les débloquer sans effusion de sang. Pour autant, est-il réellement libre de son destin ? Pourra-t-il s’affranchir de son entourage ? Faudra-t-il qu’il devienne un dieu pour y parvenir ? Mais au fait, qu’est-ce qu’un dieu ?

La nouvelle couverture. Nettement moins parlante, non ?

Rassurez-vous et ne reposez pas ce livre. Et l’homme créa un dieu n’est pas un traité de mysticisme. La vie de Lewis Orne est suffisamment mouvementée pour que lire ses aventures n’ait que peu de rapport avec écouter un cours de philosophie tel que dispensé au lycée ou sur les bancs de la fac. Vous y trouverez votre compte d’action, de dialogues piquants et même d’humour. Plus exactement Et l’homme créa un dieu peut se lire comme un pont entre la série du Bureau des sabotages (dont l’intégrale vient de sortir chez Mnémos) et Dune. Reprenant certains éléments de la première (l’aspect physique de Lewis Orne, certaines structures bureaucratiques et administratives), il présente des concepts qui seront au cœur de la seconde (la religion et sa place dans la psyché humaine, la politique et même une société secrète féminine adepte de la manipulation génétique comme le Bene Gesserit). Si vous avez lu l’une ou l’autre de ces séries, ce livre est un complément intéressant. Si ce n’est pas le cas, Et l’homme créa un dieu peut servir de point d’entrée plus abordable au reste de l’œuvre de Frank Herbert.

Et l’homme créa un dieu
 de Frank Herbert
traduction de Michel et Jacqueline Lederer

Éditions
Pocket

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