Dark Sky

En 2019, Fleuve sortait en français le premier tome de la série narrant les aventures du vaisseau spatial Keiko et de son équipage haut en couleur, mené par Ichabod Crane, personnage hâbleur au passé bien peu glorieux. Et le deuxième volume est désormais disponible au format poche lui aussi.. Soyez avertis : si Dark Run plongeait la tête du lecteur ou de la lectrice dans les étoiles pour lui permettre de s’échapper de la réalité le temps de quelques pages, Dark Sky est confiné et pas franchement ni dans les cieux ni sous eux. Ici, hormis le chapitre introductif et quelques pages en conclusion, tout se passe en vase clos, et plus exactement dans les entrailles de la planète minière Ourragham. Alors qu’ils ne doivent y faire qu’une simple mission de collecte d’information, les membres d’équipage du Keiko se retrouvent coincés dans la capitale par un ouragan de surface qui dure plusieurs jours et empêche toute sortie et toute entrée dans l’espace. Alors que la révolte gronde dans la population, ses différents équipiers vont être séparés de force et devront apprendre à composer avec des alliés surprenants…
Si Dark Run était un roman choral où la jeune Jenna, hackeuse ayant fui une existence privilégiée, servait de porte d’entrée pour découvrir le Keiko et surtout le passé de son capitaine, Dark Sky est beaucoup plus éclaté. L’équipage étant très vite divisé par paires, la narration saute de l’un à l’autre pour faire avancer l’action, sans qu’il y ait de réels liens entre eux, sauf à la toute fin. Ici sont mis en avant la seconde du vaisseau, Tamara – et son passé de « black ops » aussi des services d’espionnages américains (toute ressemblance avec le comportement de la CIA auprès de certaines agitations politiques dans des pays tiers, notamment en Amérique latine et notamment dans les années 70 et 80 étant parfaitement voulue) – ainsi qu’Apirana (qui s’adoucit un peu trop au prétexte d’apporter de la profondeur au personnage). Mike Brooks évite ainsi le piège de nombres de tomes 2, en ne faisant pas une redite dans son second livre de ce qui fit le succès du premier. En revanche, il risque de dérouter celles et ceux de son lectorat venus y chercher un space opera de plus. L’ambiance louche plus sur un mélange entre le roman d’espionnage anglo-saxon à la Tom Clancy et une certaine critique politico-sociale qui n’est pas sans rappeler George Orwell (et pas uniquement son 1984). Dark Sky se lit toutefois très bien et n’oublie pas d’être avant tout ce qu’on attend de lui : un gros pavé de lecture détente pour oublier la reprise et la fin de l’été. Mission accomplie !

Dark Sky
de Mike Brooks
traduction d’Hélène Collon
Éditions Pocket

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