The Other Frankenstein

Comme Carmilla m’avait amené à lire Millarca d’Orlane Escoffier, Frankenstein m’a amené à me pencher sur The Other Frankenstein de Melissa F. Olson. Bon dans les faits, c’est un message de Tade Thompson, lui-même grand fan de Frankenstein, sur Bluesky qui a attiré mon attention sur ce livre. Et la couverture, signée Caroline Harroe, a fini de me séduire.
Si
Millarca peut se lire sans avoir lu Carmilla avant, The Other Frankenstein non. Les références aussi bien au roman de Mary Shelley qu’aux circonstance entourant son écriture sont trop nombreuses. Ce roman nous raconte la rencontre entre deux femmes, le temps d’une croisière vers l’Alaska. La première, Heqet dite Heck, a volé les points de fidélité de sa mère pour monter à bord et retrouver Colin, le père de son enfant qui l’a abandonné quatre mois plus tôt en apprenant que ses différents problèmes de santé étaient dus à un syndrome d’Ehlers-Danlos particulièrement handicapant. La deuxième, Caroline, travaille sur le bateau et va lui raconter son passé. C’est elle l’autre Frankenstein du titre. Ou plus exactement, il s’agit d’Elizabeth Lavenza morte la nuit de son mariage avec Victor Frankenstein. Et que, dans ce roman, la créature ressuscite pour avoir une compagne après que son créateur ait refusé de lui en donner une. Présentée comme étant élevée (ou devrais-je dire dressée ?) depuis l’enfance pour être la compagne de Victor Frankenstein, une fois revenue d’entre les morts et avec sa mémoire intacte, Elizabeth refuse le rôle qu’on lui impose. Mais saura-t-elle éviter d’être un monstre comme son créateur ?
Comme dans Reluctant Immortals, l’autrice reprend ici une figure oubliée d’un classique de la littérature anglaise pour bâtir autour un roman horrifique d’émancipation. Avec les avantages et les limites d’un tel propos. D’une part, ici, l’histoire des deux femmes est assez déséquilibrée, et j’ai pour ma part préféré suivre la progression de Caroline plutôt que celle de Heck. Et d’autre part, car Melissa F. Olson écrit certes efficacement, mais elle n’échappe pas à un côté un peu trop « prêche » qui sort parfois du texte ou à certains passages convenus. Le personnage caricatural de Colin en est un bon exemple, ou la façon dont Caroline occupe son éternité qui n’est pas sans rappeler le choix de Maharet dans La Reine des damnés, le troisième tome des Chroniques des vampires d’Anne Rice, écrit en… 1988. Néanmoins, la lecture de The Other Frankenstein reste plaisante… Et surtout rafraîchissante en plein cœur de l’été.

The Other Frankenstein
de Melissa F. Olson
Éditions NewCon Press

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