Yan

Et si le renouveau des superhéros passait par l’opéra de Pékin et Taïwan ? Improbable ? Attendez de lire le premier tome de Yan, le manhua de Chang Sheng. Nous y suivons les aventures de Yan, dont la famille – une troupe d’artistes mêlant chant, théâtre et arts martiaux – a été massacrée quand elle avait 15 ans. Trente ans plus tard, et sans avoir pris une ride, elle se lance dans une vengeance terrible pour retrouver les responsables. Une histoire simple, non ? Pas tout à fait. Yan est accompagnée d’un ancêtre râleur sous forme d’origami, du vieux flic qui l’avait arrêté (car il fallait une coupable vite et autant prendre la seule survivante), et d’une jeune fugueuse sino-japonaise adepte du jeu de go et dotée d’un pouvoir sur le temps… Sans compter un mystérieux lapin capable de sauter à travers les univers.
Série courte en trois tomes (même si la fin est ouverte pour plus d’aventures), Yan est à la fois très classique dans son traitement des scènes de combats, et propose une présentation de personnages archétypaux très originale. À chaque fois que vous pensez avoir compris le sens du récit, Chang Sheng bifurque et entraîne son histoire dans une autre direction, vous forçant à revoir les relations entre les différents personnages et à remonter dans les chapitres à la recherche d’indices visuels que vous avez négligés.
Graphiquement, le style est classique, mais maîtrisé, et voir Yan se battre en costume de théâtre rappelle certaines scènes de Cat’s Eyes ou des combats classiques de Spider Woman ou de Black Widow chez Marvel. Mais l’action est toujours très claire à suivre et le travail sur les ombres
est juste sublime. Une très belle découverte !

Yan
de
Chang Sheng
traduction de Stéphanie Chen

Éditions
Glénat

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