Voici encore un texte étrange déniché via NetGalley. Si vous aimez Kafka, l’absurde et vous demandez à chaque instant où cette histoire va vous mener, Peril in the Old Country de Sam Hooker est fait pour vous. Si vous aimez des aventures de fantasy plus construites, avec un vrai héros partant — à contrecœur ou non — dans une quête claire et avec une fin heureuse, en revanche passez votre chemin.
Sloot Peril est un comptable tout ce qu’il y a de plus ordinaire et de plus étriqué dans la Old Country. Pusillanime, respectueux du règlement à la virgule de la note de bas de page près, froussard, il n’a absolument rien de ce qui pourrait constituer le héros d’un récit d’aventures. Ni même à vrai dire un personnage non-joueur avec une ligne de dialogue ou du dans n’importe quel Livre dont vous êtes le héros. Et pourtant c’est le personnage principal de Peril in the Old Country. Du jour où il apprend que sa mère est un agent dormant de Carpathia, l’ennemi héréditaire de Old Country, et où il doit reprendre son rôle au pied levé, tout va aller de mal en pis. De son petit travail routinier d’employé de bureau modèle à financier personnel d’un plus si jeune lord aussi stupide que fantasque, de la Old Country de toujours aux terres lointaines de l’autre côté du mur peuplées de berserkers, de fantômes, mais curieusement sans gobelins… D’un ennemi connu à un amour malencontreusement affublé d’un philosophe mort en colocataire neuronal, en passant par une société secrète maléfique, le pauvre Sloot va en voir des vertes et des pas mures et devenir espion, agent double, triple et peut être quadruple avant la fin du livre, sans jamais avoir eu de réelle formation en plus !
En tant que lectrice, contrairement à mes habitudes, je n’ai pas lu ce livre facilement. Non qu’il ne soit pas totalement loufoque ou intéressant, bien au contraire. J’ai trouvé l’humour de Sam Hooker très insistant par moment, et le style forçant beaucoup trop dans le genre vieille Europe du 19e siècle alors que le livre a été écrit au 21e siècle par un Américain. Peut être aussi parce que si j’aime l’absurde, le dosage de Peril in the Old Country est un peu trop fort pour moi. Je ne l’ai pas pour autant abandonné, car malgré tous ses défauts, le personnage est attachant, et les personnages secondaires (avec une mention particulière pour Greta, Ms Knife et Vlad pour ma part) savent aussi piquer la curiosité. Surtout nous sommes dans un roman de dark fantasy, vous ne saurez jamais qui va mourir ni de quelle manière…
Peril in the Old Country
de Sam Hooker
Éditions Black Spot Books