Voici un titre pour lequel j’avais typiquement trop d’attente et pour lequel, je suis passée totalement à côté. Quand Le syndrome Quickson m’a proposé Les enfants sont calmes de Kevin Wilson pour l’intégrer au calendrier du défi, sa critique élogieuse m’a donné envie de le lire.
Sauf que… contrairement à mon camarade, je n’ai pas eu de coup de cœur.
Entendons-nous bien. Le livre est objectivement réussi : il se lit facilement, est bien construit et court. Mais, les personnages adultes sont tous détestables à deux exceptions qui ne font que de la figuration ou presque (Carl et Mary). Lilian, la narratrice, est tellement molle qu’on a envie de la secouer tout du long du livre pour qu’elle se réveille et décide par elle-même (ce qu’elle fera, poussée par les enfants, à la toute fin du livre). Sa mère est totalement défaillante. Sa « meilleure amie », une profiteuse qui sait se mettre en valeur en jouant sur la culpabilité qu’elle provoque chez les uns et les autres pour obtenir un train de vie au top sans grand effort (pas même éduquer au quotidien son propre fils). Le sénateur est le politicard type qui veut faire entrer de force sa vie privée dans son plan communication, quitte à éloigner ceux qui dérangent, etc. Quant aux enfants ? Même si ceux du titre, des jumeaux de 10 ans, sont largement présents, ils sont montrés qu’à travers les yeux d’une narratrice tellement peu sûre d’elle qu’il est difficile de s’en faire une idée.
Et c’est là le problème majeur pour moi. Je n’ai eu aucune envie de m’intéresser aux personnages. La vie des riches et des puissants, même vu par le prisme d’une gouvernante improvisée, et avec un point de départ fantastique – des enfants inflammables sans séquelles physiques pour eux dont la cause n’est jamais réellement expliquée – n’est pas le genre de lecture qui me passionne. Ce sera peut-être le vôtre, donc laissez une chance à ce livre.
Les enfants sont calmes
De Kevin Wilson
traduction de Christine Barbaste
Éditions Robert Laffont