Connaissant David Bry pour ses œuvres fantastiques ou fantasy pour adultes comme pour un public plus jeune, j’étais curieuse de le voir arriver en science-fiction, et plus particulièrement dans un genre qui m’est cher : le space opera. Et c’est désormais chose faites avec Échos stellaires, dévoré en quelques soirées.
Dans Échos stellaires, tout se passe – à quelques chapitres près – dans un système binaire où une anomalie spatiale bombarde la seule planète habitée de chronons (dans le livre des particules élémentaires invisibles ayant un rapport avec l’écoulement du temps). Cette planète appartient à un milliardaire qui exploite la population pour vendre les chronons indispensables à l’expansion de l’humanité dans l’espace. Et donc, la planète en question abrite également une rébellion. Et nous allons suivre Noam, natif de la planète et pilote de la rébellion alors que l’assaut final se prépare et qu’il croit retrouver Alix, son amour défunt, dans une mystérieuse voix informatique qui lui parle.
Évacuons un point de suite : David Bry n’est pas Alastair Reynolds. Si vous attendez de grands concepts scientifiques dans ce livre, vous allez être déçu. Il y a de bonnes bases, mais les chronons sont à peine plus cohérents que les mitochondries responsables de la Force dans l’univers Star Wars. Ceci dit, l’auteur réutilise plusieurs concepts propres à l’imaginaire de la science-fiction : le voyage spatial, la planète à l’environnement désertique hostile, l’interface homme-machine, le transhumanisme, la relation entre l’espace et le temps. Et se les approprier pour en faire un space opera classique dans la forme, mais riche en action et haletant.
Comme à son habitude, le point fort de David Bry est la création de ses personnages, jamais totalement blancs, jamais totalement noirs (à l’exception du big boss de la planète, mais il suffit de voir les mégalomanes milliardaires actuels pour se rendre compte que ce n’est pas exagéré) et profondément attachants. S’il multiplie les allers-retours dans le temps et donne parfois à voir le passé d’autres personnages, en se concentrant sur Noam et son deuil toujours en cours. Les différentes intrigues s’entremêlent en laissant une grande place aux sentiments. Et c’est cette touche émotionnelle qui fait toute la différence et qui permet à Échos stellaires de plaire à un public novice en space opera ou en science-fiction, ou aux nostalgiques d’œuvres comme Albator, Galaxy Express 999 ou Cowboy Bebop.
Échos stellaires
De David Bry
Éditions Fleuve