Soma

Au cas où vous ne liriez pas régulièrement ce blog, sachez que Floriane Soulas est l’une des autrices d’imaginaire françaises que je suis de près depuis la parution de son premier roman, Rouille. Et quand son dernier texte s’aventure dans l’un de mes genres de prédilection, le cyberpunk, je ne pouvais que m’y intéresser. Soma est, hors BD et nouvelles, le texte le plus court disponible à ce jour l’autrice. Il se dévore donc très rapidement le temps d’un voyage en train.
Dans ce nouveau livre, nous suivons Risa, une cyborg trentenaire qui circule entre NéoLutétia et l’Enclave. Quand d’autres femmes avec son visage commencent à apparaître aux quatre coins de la mégapole, elle va devoir se replonger dans un passé dont elle n’est pas fière, et se confronter à la réalité de ce qu’elle a subi enfant et de ce qu’elle a fait subir.
Dans un univers typique du cyberpunk – une mégapole, des personnages mi-humains, mi-machines, des corporations toutes-puissantes aux recherches louches, et une histoire racontée du point de vue des laissées-pour-compte de la société, avec une trame plutôt classique – une hackeuse tombant sur une affaire trop grosse pour elle, Floriane Soulas écrit une histoire à la fois dure avec son lot de morts et de mutilations (sinon, serions-nous dans un livre de l’autrice ?) et d’une infinie douceur. Paradoxal ? Certainement, comme le côté très organique de son écriture, où l’on navigue entre le récit de Risa et des rapports envoyés sans date et des souvenirs a priori sans rapport. Si certains passages sont durs et glauques (comme souvent dans le cyberpunk), la fin explosive apporte une lueur d’espoir et d’apaisement. Et offre à Risa un cocon virtuel où se blottir plein de chaleur. Et le résultat est à la fois une lecture très confortable pour qui aime le cyberpunk, et avec à la fois la juste dose d’originalité et de changement de point de vue dans le traitement pour ne pas avoir l’impression d’avoir déjà vu et lu cette histoire mille fois. Si le format novella est un peu court tellement on s’attache à Risa et à ses compagnes, c’est également le format idéal pour raconter cette histoire précisément. Et qui sait si l’autrice ne reviendra pas visiter l’Enclave à une autre occasion ?

Soma
de
Floriane Soulas
Éditions
Robert Laffont

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