Clean Room

Et si X-Files, Project Blue Book, V et autres histoires d’enlèvements par des extraterrestres n’étaient que de gentilles fables destinées à nous rassurer sur ce que veulent réellement les « aliens » ? Avec Clean Room, une série écrite pour DC Vertigo, Gail Simone au scénario et Jon Davis-Hunt puis Walter Geovani au dessin, lèvent le voile sur ces entités : démons, anges, extraterrestres ou créatures extradimensionnelles ? Celles-ci s’attachent à l’humanité depuis des millénaires, attirées par la mort et la douleur. Elles s’infiltrent parmi nous en possédant des corps, les remodèlent et s’en servent pour infliger encore plus de peine autour d’elle. Invisibles pour les humains, sauf pour les personnes ayant vécu une expérience de mort imminente, elles vont trouver Astrid Mueller sur leurs routes. Sous couvert d’une organisation quasi sectaire de développement personnel, celle-ci a mis au point une façon de les combattre et de sauver une partie de l’humanité.
Quand Philip, le fiancé de Chloé Pierce se suicide après avoir suivi les enseignements d’Astrid, la journaliste enquête prête à faire tomber toute l’organisation. À moins que…
Clean Room fait partie des séries sacrifiées lors de la remise à plat de Vertigo, la collection adulte de DC Comics. Du coup, la série s’est arrêtée au bout de 18 numéros (soit trois grands formats). Heureusement, Gail Simone a eu le temps de conclure de façon satisfaisante l’histoire qu’elle voulait raconter, même s’il reste des questions annexes sans réponse.
Si vous avez aimé X-Files et La Malédiction, si pour vous l’horreur en BD ou ailleurs ne se limite pas à l’accumulation de scènes gore, n’hésitez pas à vous jeter sur Clean Room. Les différentes protagonistes sont fortes, têtues et prêtes à tout pour arriver à leurs fins. Sauveuse de l’humanité, Astrid Mueller est tout sauf une sainte. De mon côté je peux même dire que les deux seules choses bonnes en elle sont sa préférence pour le thé Earl Grey et sa passion pour les échecs. Les entités monstrueuses ne ressemblent à rien de connu et se révèlent pourtant effroyables. Notons quelques clins d’œil de leur part, comme la pire d’entre elle, le Chirurgien, qui adopte comme apparence humaine, un corps très proche de L’Homme à la Cigarette dans X-Files.
Attention, Clean Room est libellée comme une série « suggested for mature readers » c’est-à-dire « à réserver aux adultes ». Ou je dirais plutôt à réserver aux personnes ayant l’estomac bien accroché. L’avertissement est largement justifié. Certaines images vous hanteront longtemps, comme le Ponyman pour moi. Et la thématique sous-jacente a de quoi faire frémir. Malgré tout si vous commencez, vous ne pourrez plus arrêter de le lire. Et vous refermerez la dernière page avec un mélange de soulagement pour les personnages survivants et de satisfaction. Celle d’avoir lu une excellente histoire d’épouvante moderne, originale, humaine et horriblement terrifiante.


Clean Room
Scénario de Gail Simone
Dessins de Jon Davis-Hunt et Walter Geovani
Éditions DC/Vertigo

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