100 % Ms Marvel

En cette période pré-Noël, voici une série de comics à offrir aux plus jeunes qui ne connaissent des superhéros que la version ciné ou TV. Ou à s’offrir à soi-même si l’on dévore des comics depuis son plus jeune âge : Ms Marvel créée en 2014 par G. Willow Wilson et Sana Amanat au scénario, et Adrian Alphona au dessin. Depuis G.Willow Wilson est restée au scénario, mais les dessinateurs se sont succédé avec Mirka Andolfo, Takeshi Miyazawa et Francesco Gastόn pour le dernier volume publié en français. Qui est cette Ms Marvel ? Non, ce n’est pas la Carol Danvers membre des Avengers, de la NASA, du SHIELD et de l’US Air Force qui depuis 1968 a une part au moins aussi active que Tony Stark et Steve Rogers dans le monde super-héroïque américain. Et qui devrait enfin faire ses premiers pas au cinéma sous les traits de Brie Larson.
Cette Ms Marvel-là est une jeune adolescente pakistano-américaine de 16 ans, Kamala Khan, qui se retrouve dotée de pouvoirs de métamorphose après avoir été enveloppée dans une mystérieuse brume. Pour protéger son identité, elle s’inspire de l’une de ses idoles, Carol Danvers. Et la voici à devoir jongler entre apprentissage de ses pouvoirs, lutte contre les vilains et malfaiteurs de tout poil avec ou sans les Avengers, cours au lycée, et une vie de famille compliquée entre des parents traditionalistes et un grand frère en pleine redécouverte de sa foi musulmane. Cela vous semble familier ? La trame de départ n’est pas si différente que celle en son temps de Peter Parker, jeune lycéen mordu par une araignée radioactive qui va devoir devenir Spiderman, tout en suivant ses cours au lycée, gagnant sa vie en tant que photographe pour le Daily Bugle, et rassurant sa vieille tante May cardiaque. Comme Spiderman dans les années 60, Kamala Khan est à la fois héroïne et porte d’entrée du lecteur ou de la lectrice dans l’univers Marvel. Elle se débat avec des problèmes contemporains : l’adolescence, les difficultés entre l’intégration dans son pays de résidence et le pays d’origine de ses parents, comment vivre la religion de ses parents (ou non d’ailleurs) face à un sentiment anti-musulman toujours très fort aux États-Unis plus d’une décennie après le 11 septembre.
Dans le dernier tome paru, et publié aux USA en pleine campagne électorale, elle affronte les problèmes liés au vote et aux manipulations politiques, sans être aussi technique qu’une Claire Underwood pour ne pas déstabiliser son lectorat, mais également le pouvoir néfaste ou bénéfique des réseaux sociaux et d’un monde ultraconnecté en permanence. Nouvelle venue en tant que superhéroïne, elle découvre les autres personnages principaux de Marvel en même temps que son lectorat. Et son côté fangirl assumée permet de transmettre les informations essentielles sans se perdre dans les détails. Ainsi quelques cases suffisent pour dire que le richissime Tony Stark est Iron Man et un génie, mais qu’il n’aidera pas Kamala à faire ses devoirs de physique… Le tout dans une atmosphère drôle et pleine de tendresse : la transformation du burkini détesté en costume bien plus confortable pour combattre les malfrats que le spandex traditionnel ne manque pas de piquant ; les conversations entre Kamala et son abu (père) sonnent juste, entre l’amour paternel et l’incompréhension du monde moderne. De quoi à la fois attirer un lectorat plus jeune et plus féminin, tout en ne froissant pas les puristes des comics. En effet, contrairement à Jane Foster endossant le rôle de Thor, ou Riri Williams devenant la nouvelle Iron Man, cette Ms Marvel ne remplace pas Carol Danvers, elle n’a pas du tout les mêmes capacités, ni le même rôle dans l’univers Marvel. Si vous avez un jeune lecteur dans votre entourage, ou une jeune lectrice, n’hésitez pas à lui offrir l’un des six tomes de l’intégrale 100 % Miss Marvel.

100 % Miss Marvel (tome 1 à 6)
Scénario de G.Willow Wilson
Traduction de Nicole Duclos
Éditions Panini Comics.

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