Frère Termite

Autrice de SF oubliée, Patricia Anthony n’a eu qu’un livre publié en français, Frère Termite, paru dans notre contrée à la grande époque de la diffusion d’X-Files à la télévision. Et l’influence de la série de Chris Carter entre complots cachés, combines des différentes agences fédérales et surtout les fameux extra-terrestres expérimentateurs. Dans Frère Termite, ceux-ci sont rebaptisés des Cousins et ils font partie d’une race ayant colonisé la galaxie, mais sur le déclin. Le premier contact a eu lieu au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et depuis les Cousins se sont infiltrés au plus haut niveau des organisations. Comme Reen, le protagoniste de cette histoire, devenu à la fois chef-d’état major de la Maison Blanche et responsable de la Communauté des Cousins sur Terre. Quand les manigances de son peuple sont sur le point d’être rendues publiques, et que sa Communauté est menacée, il va devoir trouver une façon de s’en sortir et de limiter la casse pour protéger ce qu’il pense être l’avenir de sa race.
Disons-le de suite. Frère Termite n’est pas un grand livre de science-fiction. Il utilise allégrement des concepts scientifiquement douteux (mélange d’ADN entre deux embranchements animaux, métempsychose) et joue sur les clichés du complot planétaire et des Men in Black. Et si le choix de nous raconter l’histoire du point de vue d’un envahisseur extra-terrestre est assez original, et que l’autrice nous présente une galerie de personnages – humains comme Cousins – mémorables, son texte souffre quand même d’un manque de rythme s’attardant trop sur certains passages pour au contraire passer sous silence d’autres qui sont plus intéressants. Au final, l’intrigue est assez pauvre et présente des incohérences, mais certains passages – notamment les dialogues entre Marian et Reen – ne manquent pas de punch. Si vous le trouvez en occasion ou dans une bibliothèque, laissez vous tenter. Il est court et offre une vision plaisante d’une certaine approche rétro de la science-fiction.

Frère Termite
de Patricia Anthony
traduction de Maryvonne Ssossé
Éditions Pocket

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