Quand j’ai vu La Faucheuse de Neal Shusterman dans la liste des livres proposés pour mon défi 2025, je partais confiante. Et me disais qu’un livre jeunesse en septembre irait parfaitement pour un mois qui pouvait par ailleurs s’annoncer chargé. Plusieurs connaissances avaient déjà lu la trilogie et en avaient retiré de très bonnes impressions. Et… c’est raté. J’ai lâché le livre à 150 pages numériques de la fin. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n’ai pas accroché à l’histoire et aux deux apprentis. Que ce soit Citra ou Rowan, je n’arrivais pas à m’intéresser à leurs angoisses ou à leurs réactions, qui me semblait bien différentes des jeunes de leur âge de mon entourage.
Le plus gros problème pour moi est que le livre est extrêmement marqué par son époque (2016 pour sa sortie en VO, 2017 pour son édition française, merci Noosfère !) et qu’il est déjà trop daté. D’une part, la pandémie de Covid est passée par là, avec ses confinements et ses différentes réactions au niveau individuel, comme au niveau des gouvernements qui prouvent que 1 – l’humanité n’est pas prête de se doter d’un gouvernement mondial sans réelle menace extérieure et 2 – le « glanage » le plus souvent sans réelle opposition des « glanés » est utopique, surtout en « MidAmérique ». D’autre part, la généralisation des « IA génératives » et de leurs cohortes d’erreurs, de résultats stupides ou d’hallucinations qu’elles génèrent montre qu’une intelligence artificielle « bienveillante » telle que Thunderhead en guise de gouvernement mondial n’aurait pas tenu 270 ans sans finir en catastrophe, d’une façon ou d’une autre. Il est donc difficile en 2025 pour moi de suspendre mon incrédulité et d’accepter les prémisses de l’univers de la Faucheuse. Ou peut-être suis-je simplement trop cynique ?
En revanche, si vous, vous êtes prêts à accepter ces postulats, l’histoire peut vous intéresser. Le style d’écriture est clair et le rythme est assez rapide. Le seul reproche purement lié à l’écriture que je ferais est que, dans certains chapitres, le point de vue change d’un paragraphe à l’autre, comme dans le premier conclave où les impressions de Rowan et de Citra se mêlent sans que la distinction entre les deux soit particulièrement évidente. Il y a de l’action et des rebondissements, et si vous êtes accroché dès le départ, cela peut faire une excellente lecture détente. Mais pas pour moi. Tant pis, c’est le jeu ! Octobre serait peut-être plus réussi ?
La Faucheuse
De Neal Shusterman
Traduction de Cécile Ardilly
Éditions Robert Laffont