Collisions par temps calme

Un matin, un homme s’extirpe de son lit pour aller boire tranquillement son café puis se promener sur la plage. Il attend et craint l’arrivée de sa jumelle. Rien de bien palpitant ? Effectivement Collisions par temps calme de Stéphane Beauverger ne remportera pas le prix de la novella d’action. Et pourtant, ce court roman se révèle très immersif. Par petites touches, en intercalant les récits de Sylas et de sa sœur Calie, l’auteur nous dresse le portrait d’une utopie où sur une Terre enfin apaisée et en cours de dépollution, les humains vivent heureux épaulés et guidés par Simri, une intelligence artificielle aussi omniprésente que bienveillante. Malgré tout, certains, dont Calie, refusent ce bonheur idéal et ne se satisfont pas de cette protection permanente. Arrivera-t-elle à convaincre son frère de la laisser quitter le monde de Simri et le reste de l’humanité ?
Une fois de plus, ce texte aborde la question de la liberté par rapport à la sécurité, mais également de la place de l’humanité une fois que celle-ci a été dépassée par sa création. Mais Stéphane Beauverger sait s’éloigner des clichés les plus attendus. Ainsi, à la différence de SHODAN ou Skynet, Simri se satisfait de servir les humains et accepte même que ceux-ci puissent surveiller et étudier ses processus cognitifs. L’artificiel et le naturel ne s’opposent donc pas, mais en cherchant à quitter ce cadre rassurant, Calie va découvrir l’envers du décor et s’interroger sur la réalité de son propre monde. Et qui de ceux qui restent comme son frère ou qui partent comme elle, font le bon choix ?
En restreignant le cadre de son récit à un quasi-huis clos (une île) et à un nombre restreint de personnages (quatre humains et Simri), et en privilégiant les dialogues quitte à montrer la même scène de deux points de vue différents, l’auteur nous offre un récit fluide et philosophique à deux mugs de café ou thé. Un à savourer en lisant ce texte et l’autre à déguster en repensant à sa lecture.

Collisions par temps calme
De Stéphane Beauverger
Éditions La Volte

Cette publication a un commentaire

  1. yogo

    Je viens de la finir. Lue dune traite j’ai été happé par cette histoire extraordinaire (qui sort de l’ordinaire). Les utopies se font rares, celle-ci m’a déstabilisé et au final je ne sais pas trop quoi en penser. Ai-je vraiment compris toutes les subtilités du récit ? Je ne crois pas. Mais c’est un texte à découvrir.

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