Les Chrysalides

Après Le Jour des Triffides et Le village des damnés, les éditions J’ai Lu continuent de remettre en avant l’œuvre de John Wyndham avec Les Chrysalides. Roman post-apocalyptique écrit en 1955, il m’était jusqu’à présent inconnu. Même si sa thématique est très proche de A la poursuite des Slans de A.E. Van Vogt, sorti un an plus tôt aux USA.
De quoi parle Les Chrysalides ? De télépathes. Et de la façon dont ils survivent au sein de la population ordinaire.
Dans le roman de John Wyndham, l’action se passe des siècles après la Tribulation, une catastrophe (ou un ancien conflit nucléaire
même si rien n’est dit clairement) qui a profondément changé la surface de la Terre. David, le narrateur, est le fils d’un notable d’une petite communauté agricole où la chasse au Déviant est impitoyable : plantes, animaux ou même humains s’écartant un tant soit peu de l’image véritable des Anciens voulue par la Divinité est impitoyablement détruit ou, pour les humains détectés bien après leurs naissances, chassé vers l’Orée et les Terres désolées. Le tout dans un cadre de fanatisme religieux et d’une société patriarcale très hiérarchisé. Sauf que l’enfant fait des rêves étranges et qu’il s’aperçoit qu’il peut communiquer en image-pensée avec d’autres gens, dont sa cousine Rosalind. Est-il déviant ? Selon les principes inflexibles de son père : oui. Il va devoir grandir en apprenant à maîtriser ses talents et en les dissimulant. Mais quand sa petite sœur dispose de pouvoirs similaires avec une portée toute différente, la situation le pousse à partir et à découvrir que le monde n’est pas ce qu’il paraît.
Comme dans Le village des damnés, les protagonistes de ce roman ne sont pas des héros au sens classique de la littérature de science-fiction de l’âge d’or.
Ce sont des individus ordinaires, parfois courageux, parfois lâches et qui prennent des décisions qui peuvent paraître stupides d’un point de vue externe. Mais c’est ce qui fait à la fois le charme et l’intérêt de ce roman, surtout en le lisant soixante-dix ans après sa parution originale quand les discours réactionnaires de repli sur soi, de « pureté » et de patriarcat les plus réactionnaires gagnent de l’audience et dans le milieu politique et dans une partie des médias sociaux. Le propos de certains personnages, notamment de l’oncle Axel ou des envoyés de Zélande, est un peu trop paternaliste et la fin de l’histoire assez abrupte, mais j’ai encore passé un excellent moment de lecture avec John Wyndham. Qui me donne envie de lire encore plus de son œuvre.

Les Chrysalides
De
John Wyndham
Traduction de
C & L Meistermann révisée par Minos Hubert
Éditions
J’ai Lu

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