Ceux qui vivent du sang versé

Une vampire qui ne veut pas tuer, un tueur à gages qui a des ennuis avec son employeur… À lire ce résumé, rien a priori ne pouvait me porter vers Ceux qui vivent du sang versé, craignant une énième romance bit-lit cumulant les clichés. Puis de soda en phở partagés, de discussions en petites allusions, hop le livre atterrit dans ma pile à lettre par un bel après-midi de juillet. Et il ne faudra guère qu’un trajet en voiture pour que Carmilla et Charon, les deux protagonistes de l’histoire, ne m’embringuent à leur suite.
De romance il sera bien question dans Ceux qui vivent du sang versé. Mais celle-ci n’est pas un cliché. Entre une femme en deuil et un homme sévèrement traumatisé par son enfance et sa profession, l’évolution ne se fait pas sans à-coups, mais elle est nettement plus naturelle et crédible que la plupart des romances de fiction. Au moins, là, la lecture ne donne pas envie de secouer l’un ou l’autre des protagonistes en se disant que c’est une cloche qui ne voit pas ce qui est écrit gros comme une maison devant lui. Même s’ils prennent leur temps.
Mais la romance n’est qu’un aspect de Ceux qui vivent du sang versé. L’autre aspect est tout bonnement un excellent thriller. Comment la dernière vampire vivante se retrouve-t-elle dans une cage dans un sous-sol de Chicago ? Et qui est cet homme taciturne, couvert de cicatrices et prompt à tuer qui partage son enfermement ? Comment se sont-ils retrouvés là et pourquoi ? Que ce soit la vampire, Carmilla, ou le tueur, Charon, ils ont chacun un monde entier à dévoiler à l’autre peu à peu pour pouvoir dans un premier temps survivre et dans le deuxième se venger.
Quant au style ? Je peux vous dire qu’il se lit tout seul et que vous allez voir Cergy-Pontoise ou le bocage normand d’un autre œil après cette lecture. Le monde créé par Crazy est riche, profond et… à peine effleuré par ce roman. Il donne envie d’en découvrir plus soit côté Meute, soit sur la création de l’agence Nemrod. Ou encore parmi les Aînés des vieilles Maisons. Si vous aimez votre fantastique avec de l’action à gogo, juste ce qu’il faut de sentiments, mais que vous ne supportez pas les effusions de sang inutiles, car gâchant la nourriture, Ceux qui vivent du sang versé, vous promettra de bonnes heures de lecture passionnantes.

Ceux qui vivent du sang versé
D
e Crazy
Éditions du 38

Cet article a 4 commentaires

  1. Cush

    Un grand merci à toi pour cette critique. Sans elle le coté bit-lit et la couverture cliché ne m’auraient jamais incité à lire ne serait-ce que la 4e de couverture. J’en suis à 50% et sans révolutionner le genre je passe un agréable moment. Dans le genre association improbable avec un vampire as-tu lu Les vestiges de l’aube et Une nuit éternelle ?

    1. Ghanima

      Les Vestiges de l’aube il y a très longtemps, et Une nuit éternelle ne me dit rien.

      1. Cush

        C’est sa suite avec le même duo de personnages. Mais il n’y aura pas de troisième volume, l’auteur ayant annoncé il y a peu dans Ouest France qu’il arrêtait l’écriture définitivement. Tu as commencé la suite d’Eclosion ?

        1. Stéphanie

          Réponse vendredi sur le site. 😉

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