On n’est jamais bizarre sur Internet (ou presque)

Une fois n’est pas coutume, j’ai lu une autobiographie. Ce genre est pourtant très loin d’être mon préféré. J’ai profité d’une semaine de promotion (500 livres numériques à 0,99 € pièce) pour faire le plein de ma liseuse, sans craquer pour l’ensemble des livres. Du coup, à ce tarif, quand j’ai vu le livre de Felicia Day, je l’ai ajouté dans mon panier.
Plus que le titre, c’est en effet l’auteure qui m’a attirée. Même si je l’ai croisée dans plusieurs séries de genre que j’adore (Eureka, Buffy, Supernatural…), Felicia Day reste pour moi la rouquine chantant « Do you wanna date (my avatar)? », un morceau de nerd pop à faire hurler de rire n’importe quel participant de jeu en ligne.
Finalement cette biographie est à l’image que je me faisais de la personnalité publique de l’actrice : énergique, drôlissime et particulièrement futée. Voici le genre de livre que je ferais lire à un non-mordu (de jeux vidéo, de science-fiction, de livres ou même de chats) pour lui faire comprendre toute la richesse des mondes de passionnés. Et, parfois aussi, leurs relents peu ragoûtants. Ainsi, Felicia consacre un chapitre au GamerGate et à son impact sur sa vie quotidienne en ligne et hors de là. Pour ceux et celles qui n’ont pas suivi, le GamerGate est l’incarnation de la façon dont le pire de la misogynie et du racisme ont pris racine dans une mauvaise rupture pour s’épandre partout sur le Web et finir par menacer physiquement des joueuses, des professionnels et même de tous jeunes enfants, parce qu’ils ou elles ne correspondaient à l’image que se font des jeux vidéo les rétrogrades abrutis derrière leurs écrans.
Heureusement, ce chapitre ne résume pas tout le livre. Au-delà des différentes sous-cultures dans lesquelles navigue Felicia Day (y compris celle des acteurs hollywoodiens de troisième rang), ce livre est également mordant d’ironie par rapport aux propres failles de l’auteure. Celles qu’elle s’imagine, comme son angoisse à la fac. Et celles bien réelles comme ses crises de paniques et de dépression, qui même racontée avec drôlerie, donnait envie de la bercer et de lui servir une tasse de thé chaud, ou un verre de rhum. En revanche, j’ai un peu tiqué sur la mise en page. Ce livre est truffé de photos qui ne passent pas sur une liseuse en noir et blanc et la traduction des légendes et des notes de bas de page en deviennent parfois incompréhensibles. Mieux vaut le lire en version papier.

On n’est jamais bizarre sur Internet (ou presque)
de Felicia Day

Traduction de Marie-Aude Matignon
Editions Bragelonne

Et en petit bonus, pour que vous ayez bien l’air en tête pendant quelques heures :

Cette publication a un commentaire

  1. Dortal

    Il faudra que je le lise. En revanche, maintenant que j’ai la musique dans la tête, on fait comment pour s’en débarrasser ?
    Dortal

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