Station Metropolis direction Coruscant

Et si la science-fiction, même dans ses œuvres les plus proches de la pop culture que sont les gros blockbusters hollywoodiens, nous en apprenait plus sur le monde d’aujourd’hui ? Si vous lisez régulièrement ce blog, vous saurez que j’en suis convaincue. Et Station Metropolis direction Coruscant d’Alain Musset paru dans la collection Parallaxe consacrée aux essais de Le Bélial’, en est une preuve supplémentaire.
Plus particulièrement, ce livre prend un angle d’étude originale : les villes imaginées par la science-fiction et plus exac
tement, les grandes métropoles tentaculaires comme les fameuses Metropolis (celle de Fritz Lang, celle de Rintaro est superbement ignorée comme, à l’exception de Gunnm et Blame!, la majorité des productions japonaises récentes) et Coruscant du titre. Mais également la Trantor de Fondation, les garennes de Dosadi ou les monades urbaines imaginées par Robert Silverberg. Même la cité d’Avance rapide et les reconstitutions numériques du Samouraï virtuel ont droit à leur mention.
Plus qu’un recensement des différentes formes de ville, Alain Musset passe sans arrêt de la fiction à la réalité et retour, pour montre comme la forme des villes et certaines de ses structures (en particulier les gratte-ciels et les centres commerciaux) formatent les sociétés et l’esprit de ses habitants. À chaque grande partie, Alain Musset va s’attacher à un aspect de ces villes géantes : la géographie même de la ville et son impact sur son
environnement, qu’il soit immédiat ou galactique ; la stratification par classe sociale et par hauteur de lieux de vie ; la géographie de la peur entre bidonvilles, mafia et criminalité ordinaire ; et le contrôle de la ville ou de certains de ses espaces sur ses habitants, nos fameuses « smart cities » mises en avant par les industriels actuels.
Disons-le franchement, Alain Musset n’est pas tendre avec l’habitat urbain, qu’il soi
t actuel ou futuriste. Et encore moins avec les différentes politiques de la ville et tendances économiques en cours ou imaginées dans le futur. En revanche, il arrive à faire d’un sujet a priori plutôt aride un livre passionnant et richement documenté. Et me faire voir la saga Star Wars sous un angle prolétaire relève d’un tour de force pas toujours évident pour cette grosse machine à sous passée dans le giron de Disney. Vous lirez ce livre rapidement d’une traite, même s’il ne s’agit pas d’une fiction, puis vous y reviendrez par petits bouts pour retrouver une idée en particulier ou une référence qui vous donnera envie de reprendre sous un autre angle un livre, une série ou un film. Personnellement, je vais me replonger dans certaines des aventures de Valérian et Laureline en BD.

Station Metropolis direction Coruscant
d’Alain Musset
Éditions Le Bélial’

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