Children of Blood and Bone

Quand Audrey de New kids on the geek m’avait parlé de Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi, elle n’y était pas allé par quatre chemins : « Lis-le, il va te plaire… » J’avais alors admiré la couverture, mais plongé dans une autre lecture, j’avais laissé le titre de côté. Puis sont arrivés les Hugo 2019. J’avais déjà lu la catégorie du meilleur roman, celle de la meilleure novella, celle du meilleur roman graphique et je suis quasiment à jour de la meilleure série (de Becky Chambers). Il ne me restait donc à découvrir que Jeannette Ng et le meilleur roman jeunesse : Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi. Pas moyen d’y couper, je plonge donc dedans.
Disons-le de suite, les quatre personnages principaux (Zélie, Amari, Tzain et Inan) ont chacun un côté tête à claques bien prononcé tout autant qu’ils peuvent être très attachants. Et j’ai souvent interrompu ma lecture en me disant « Non, mais il/elle est impossible là ». Néanmoins, je ne regrette absolument pas de l’avoir poursuivie, même si ce fut plus lent que d’habitude.
L’histoire de Children of Blood and Bone
se déroule en Orïsha, un pays imaginaire d’Afrique de l’Ouest. La magie y existait jusqu’au Raid, onze ans auparavant. Le roi du pays a alors passé au fil de l’épée tous les mages adultes, coupé le lien entre les dieux et les hommes et fait des enfants de mages des citoyens de seconde catégorie, quasi réduit en esclavage. Menacée, faute d’argent pour payer un nouvel impôt, d’être vendue, Zélie, l’une de ces descendantes de mage devenue adolescente, part à la capitale trouver de quoi payer les dettes de son père. Elle y rencontre Amari, princesse qui s’est enfuie du palais en emportant une précieuse relique. Talonnées par les hommes du roi, les deux filles avec leurs frères respectifs vont se lancer dans une quête pour restaurer la magie dans le royaume.
L’histoire en elle-
même ne manque pas de rebondissement et de surprises de pages en pages. Jusqu’au bout, l’issue est incertaine et le but même des personnages varie d’un chapitre à l’autre. Destiné aux adolescents, Children of Blood and Bone convient aussi aux adultes, notamment car Tomi Adeyemi n’hésite pas à parler de sujets difficiles. À l’échelle du pays, elle y aborde le racisme, le nettoyage ethnique et les différents moyens de lutter contre l’oppression, ainsi que la réaction des différents personnages face à cette situation. D’un point de vue plus intime, elle montre comment survivre et se reconstruire face à la violence. Zélie et Tzain ont vu leur mère torturée et mise à mort sous leurs yeux enfants, et leur père brisé de souffrance, avant de vivre dans un monde qui rejette Zélie en raison de la couleur de ses cheveux. Amari et Inan, ont grandi eux au palais, mais sans amour sous la férule d’un père violent et intolérant dont ils ont toujours cherché désespérément l’approbation et l’amour. Ce sont donc quatre adolescents traumatisés que nous suivons. La quête pour restaurer la magie, ou la paix, dans Orïsha se double d’une tentative pour surmonter ces blessures et devenir adulte. À la différence de nombre de romans d’initiation, cette tentative ne sera pas toujours une réussite pour tous les adolescents. N’eût été la fin trop abrupte, Children of Blood and Bone est, ainsi qu’on me l’avait annoncé, un roman puissant et particulièrement agréable à lire.

Children of Blood and Bone
de Tomi Adeyemi
Éditions Macmillan

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